Le client continue d’occuper une place prépondérante dans la survie d’une entreprise. Des études montrent qu’il vaut à lui seul le quart des actifs d’une entreprise. Plus intéressant encore, les 25 % des défaillances d’une entreprise résultent du non-respect des échéances de paiement du client ou son refus. Il va de soi que l’établissement d’une méthode de recouvrement de créances bien élaborée est plus que nécessaire. Une telle stratégie de recouvrement participe à l’optimisation de la gestion de trésorerie et permet d’anticiper tous les risques de retard ou défauts de paiement du client. Voici un morceau choisi des bonnes astuces pour avoir une trésorerie saine dans le cadre du recouvrement des créances.

Anticiper les retards ou défauts de paiement

La relance des clients est une stratégie que beaucoup de spécialistes recommandent. Mais, avant d’y penser, il faudrait peut-être élaborer une procédure de prérecouvrement. En clair, elle consiste à mettre sur pied des procédures susceptibles de faciliter le recouvrement. Elle se résume à faire une étude de solvabilité, définir succinctement les conditions générales de vente, les plafonds de crédit, les clauses spécifiques et même les conditions de prises de garanties.

Ne mettez jamais vos créances dans un même lot, il vaut mieux les repartir en fonction des profils, l’âge, la durée de la relation et le risque d’impayés. C’est en tenant compte de cette répartition, que l’entreprise pourra donc initier les relances bien avant la date d’échéance. Cette étape est faite à dessein pour vérifier l’éventualité d’un litige ou de certaines difficultés financières éphémères chez le débiteur. Si possible, pensez à lui fournir des idées pour résoudre le litige en question. Parmi les nombreuses solutions que vous pourrez lui proposer, vous avez un échéancier de paiement ou encore des accords transactionnels.

En cas de soupçon des situations litigieuses, vous pouvez opter pour une médiation afin de régulariser le paiement. Retenez que la meilleure façon de générer de l’argent rapidement est de mettre l’accent sur les créances les plus récentes selon leur niveau d’importance. Mais, si vous avez à cœur de minimiser les risques, dans ce cas, il faudra privilégier les créances les plus anciennes. Les relances ne doivent pas se faire sur un coup de tête, elles doivent suivre une programmation bien détaillée. Elles ne doivent pas être généralisées, au contraire elles devraient s’adapter à chaque client. Une relance efficace se fait de façon progressive et continuelle.

Se faire à l’idée d’un recours judiciaire

Il peut arriver que tout ne se passe pas comme prévu dans vos démarches de recouvrement à l’amiable. Malgré de nombreuses relances, rien ne vous garantit que vous aurez gain de cause. Dans ce genre de situation, il faudra entrevoir un recouvrement judiciaire. En substance, il s’agit pour vous de saisir une juridiction compétente afin de condamner votre débiteur. À travers la procédure d’injonction à payer par exemple, vous pouvez obliger votre débiteur à respecter ses engagements. L’objectif est d’obtenir la condamnation du débiteur dès lors que toutes les relances amiables et tentatives de négociations ont échoué.

Généralement, si le débiteur ne conteste pas, la procédure peut être abrégée avec le rétablissement de la situation. Par contre, s’il y a des réserves émises par le débiteur, on va passer à une autre phase du contentieux avec une procédure au fond, logiquement la durée sera plus longue. C’est pour cette raison qu’il est recommandé de prendre des mesures conservatoires à l’encontre du débiteur pour qu’il n’ait aucun intérêt à s’engager dans une procédure longue.

Cette astuce permet de vous parer contre la mauvaise foi du débiteur qui pourrait essayer d’organiser son insolvabilité. Dans le cas contraire, il prendra des dispositions pour que les procédures durent et cela pourrait impacter votre trésorerie, surtout si les créances sont importantes. La bonne astuce consiste aussi à déléguer votre recouvrement de créances aux personnes externes.

L’externalisation du recouvrement des créances

Vous avez peu de temps devant vous et vous souhaitez boucler rapidement le recouvrement de créances ? Que ce soit dans le cadre d’une procédure à l’amiable ou lors d’un recouvrement judiciaire, il est possible de vous désengager. Vous pouvez externaliser partiellement ou totalement le recouvrement des créances en vous tournant vers des professionnels. Il peut s’agir d’un conseil juridique, une société de recouvrement ou d’une assurance crédits. Cette astuce est intéressante notamment pour des personnes qui collaborent avec des débiteurs qui sont basés à l’étranger.

Il s’avère aussi que des petites entreprises n’ont pas le personnel nécessaire et qualifié pour ce type de process. Le fait de passer par un prestataire externe viendra donc pallier ce déficit et éviter tout préjudice. Une fois que vous avez mis en place toutes les techniques pour recouvrer vos créances, il faudra surtout veiller à optimiser votre gestion de trésorerie.

Les clés pour optimiser votre gestion de trésorerie

D’emblée, optimiser votre trésorerie est indispensable pour prévoir les dépenses et les recettes générées par l’entreprise. Une trésorerie optimale permet de contourner les problèmes via l’anticipation des besoins de liquidités.

Optimiser votre gestion de trésorerie en 4 étapes

En suivant les étapes suivantes, vous n’aurez plus jamais des problèmes de gestion de trésorerie.

• La première chose que vous gagnerez peut-être à faire sera d’étendre un tout petit peu l’échéance de paiement de vos fournisseurs.
• Le second point important est la nécessité de réduire la durée de règlement de vos clients. Il faut rapprocher au maximum les dates de rapidement.
• Pensez aussi à donner plus de densité à votre trésorerie à l’aide des financements externes comme des crédits bancaires ou encore des donations.
• La dernière chose est de tirer profit de vos excédents de trésorerie dans des placements à fort rendement. Vous ne devez pas pour autant perdre de vue le juste milieu entre la plus-value, le cash et la prise de risque espérée.

Gardez à l’esprit que bien gérer votre trésorerie est doublement bénéfique pour une entreprise. Ces avantages sont d’ordre financier et stratégique, ils jouent un rôle majeur dans le développement harmonieux de celle-ci.

Faire le suivi de votre gestion de trésorerie

Pour que ce suivi se fasse de manière efficace, il est recommandé de l’organiser en plusieurs étapes.

• Première étape : vous devez catégoriser vos encaissements et décaissements. En d’autres termes, il faudra préciser que les sources d’entrée ou recettes représentent les encaissements. Par contre, les sources de sortie ou des dépenses constituent les décaissements. Pour vous aider, vous avez par exemple que les factures clients, de même que les liquidités issues des crédits bancaires ou de toute autre source (apports personnels, bailleurs de fonds, investisseurs, etc.). Dans le registre des décaissements, il y a une diversité de lignes. À titre illustratif, l’on a les achats, les charges de l’entreprise (salaires, primes, loyer, etc.), les remboursements et versements des intérêts. Enfin, vous aurez aussi des dépenses régaliennes de l’entreprise au quotidien (restauration, transport, électricité, informatique et bien plus.). Et plus important, chaque entreprise se doit de payer des impôts. Ne saisissez les montants qu’une fois votre tableau achevé.
• Deuxième étape : pour que votre trésorerie reste alignée à vos objectifs, rien ne doit se faire de façon improvisée. Selon les spécificités de votre domaine, établir des décaissements et encaissements sur chaque mois relève de l’impossible. Il y a par exemple des encaissements qui évoluent tout le temps, il faudra dans ce cas d’espèce aller sur la base des budgets théoriques. Ce n’est que de cette manière que vous pourrez vous fixer des objectifs de chiffre d’affaires. Prévoir les décaissements semble plus simple à réaliser, surtout quand vous avez un aperçu de charges fixes. Vous connaissez par avance le prix du loyer, les remboursements et même les salaires. Les éventuelles embauches ou des dépenses exceptionnelles sont également tributaires de l’activité de l’entreprise.
• Troisième étape : en cas de flux de trésorerie, il faudra noter exactement le chiffre réalisé. Après avoir fait vos prévisions, vous pouvez indiquer avec exactitude de manière progressive les dépenses et recettes réalisées. À titre illustratif, il est possible de noter le montant des salaires payés durant les 6 derniers mois avec les dates de facturation. Vous pouvez faire de même avec les factures non payées et renseigner les dates de paiement qui sont prévues. Il est important de rappeler que ce mode de gestion est efficace et permet d’avoir une trésorerie saine.

Les organismes bancaires seront moins friands à négocier des emprunts avec vous. Plus vous avez la capacité de prévoir l’évolution de votre trésorerie, mieux ce sera, car vous aurez tout le temps pour prévenir et mettre sur pied des actions correctrices.

Conclusion

En définitive, dans le processus de recouvrement de créances, il faut être méticuleux pour préserver les intérêts de l’entreprise. La solution simple et efficace pour assainir votre trésorerie est d’anticiper le recouvrement des créances et même la gestion des flux. Vous devez élaborer un tableau de bord assez précis, où vous pourrez suivre votre flux de trésorerie. Grâce aux indicateurs clés préétablis, vous saurez en temps réel l’état dans lequel se trouvent vos liquidités. Il deviendra alors plus simple de corriger les défaillances et élaborer des prévisions plus objectives.